« Si l’esclavage n’est pas mauvais, rien n’est mauvais »

    « Si l’esclavage n’est pas mauvais, rien n’est mauvais »

    Communiqué du maire, Charlotte Blandiot-Faride, 10 mai 2023

    Le 10 mai 2001, la loi Taubira est adoptée. Cette loi porte la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Depuis 2008, le 10 mai honore les mémoires de l’esclavage, de la traite et de leurs abolitions. Le rappel de cette réalité cruelle qui fait partie de notre histoire est importante.

    L’esclavage a une histoire longue et complexe. Durant de trop nombreux siècles, des hommes ont asservi des hommes. Couleur de peau, ethnie, religion, genre, âge… autant de motifs qui ont été utilisés pour réduire son semblable en esclavage.

    Et lorsque nous parlons d’esclavage nous pensons à la traite négrière évidemment. Ces siècles de marchandage des êtres humains, de travail forcé, de torture, d’exploitation.

    La révolte des esclaves menée par Toussaint Louverture a conduit la jeune République à interdire l’esclavage pour la première fois en 1794. Rétabli sous l’Empire, ce n’est qu’en 1848 qu’il sera définitivement aboli. Autant dire que c’était hier.

    Mais l’esclavage signifie bien plus que la traite négrière. Alors que cela nous paraît loin de nous, l’esclavage n’est pas qu’une mémoire, qu’un souvenir. Aujourd’hui encore c’est une réalité. Aujourd’hui encore, des enfants, des femmes, des hommes sont asservis, réduits en esclavage, de manière différente mais avec la même cruauté. 40 millions de personnes privées de liberté qui travaillent dans des conditions d’exploitation qui méritent amplement le qualificatif d’esclavage. 40 millions d’individus victimes de l’esclavage moderne.

    Ne soyons pas complices de ce crime. Dénonçons-le, combattons-le. Dans le pays des droits de l’Homme, premier pays à reconnaître l’esclavage comme crime contre l’humanité, nous sommes tous égaux.

    Rien ne justifie l’inégalité de droit, l’esclavage, la violence, la haine. Ni la couleur de peau, ni la culture, ni la religion, ni la condition sociale.

    À Mitry-Mory, nous honorons les mémoires des victimes de l’esclavage, nous saluons la mémoire de ceux qui ont combattu, nous exprimons notre indignation face à l’esclavage moderne. Nous continuerons à promouvoir les valeurs d’humanisme, de solidarité et de fraternité qui combattent les idées néfastes, racistes et inhumaines.