Missak et Mélinée au Panthéon

    Missak et Mélinée au Panthéon

    Communiqué du maire, Charlotte Blandiot-Faride, 21 février 2024

    En ce Mercredi 21 février 2024, c’est avec une émotion toute particulière, que je me suis joint, au milieu de centaines de femmes et d’hommes, au rassemblement – hommage
    aux 23 FTP-MOI, « Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée » de l’affiche rouge, organisé par le Parti Communiste Français et la CGT, à l’occasion de la Panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian.

    80 ans, jour pour jour, après avoir été fusillé au Mont-Valérien, l’entrée de Michée et de sa femme au Panthéon, est un symbole à la portée multiple et universelle.

    Militant communiste, Ouvrier, Immigré Arménien, Poète, Résistant étranger « morts pour la France », avec lui, c’est une partie de la nation française et de notre histoire qui entre enfin au Panthéon et reçoit les honneurs, tant mérités, de la patrie reconnaissante.

    Car que serions-nous sans Missak, ses frères et sœurs de l’affiche rouge ?  Sans les Espagnols républicains fuyant le franquisme, Allemands, Autrichiens, Tchèques, Polonais, Italiens antinazis ou antifascistes, souvent juifs, Arméniens considérés comme apatrides, femmes et hommes ? Sans ces 500 000 étrangers des contingents « coloniaux » d’Afrique, du Maghreb et d’Indochine, ces tirailleurs sénégalais morts pour la France, ceux qui l’ont défendu deux fois au XXe siècle.

    En ce jour particulier, où resonnent les mots de la lettre de Missak à Mélinée, immortalisée par Aragon et Ferré :

    « Je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous… ».

    C’est à tous nos héros d’hier et d’aujourd’hui, dans leur multitude et leurs différences, que mes pensées se tournent.

    A tous ces femmes et hommes, qui dans les moments les plus critiques de notre histoire ont su trouver la force dans l’amour et l’attachement à la Paix, aux valeurs de la République française, et à ses fonds baptismaux que sont la Liberté, l’Egalité et la Fraternité.

    A tous ces hommes et ces femmes, qui ont largement contribué à bâtir notre humanité, et grâce à qui nous pouvons affirmer que rien de ce qui est humain ne nous est étranger.

    Nous leur adressons notre reconnaissance.