Charlotte Blandiot-Faride était à l’initiative de l’organisation des Assises du RER B, vendredi 27 janvier, à l’Assemblée nationale, réunissant usagers.ères, élus.es et syndicalistes, tous unis pour la défense d’une ligne emblématique mais fortement dégradée.
Le lieu était symbolique. Dans la salle de l’Assemblée nationale, c’est sous un tableau représentant Jean Jaurès à la tribune que se sont déroulées les Assises du RER B. Des Assises pour dénoncer la casse d’un service public vital et pour défendre le droit des Franciliens.nes à bénéficier d’un transport accessible et de qualité. C’est Charlotte Blandiot-Faride, maire de Mitry-Mory, qui est à l’origine de l’initiative. Une initiative qui est une première réponse à l’absence de réaction des pouvoirs publics qui avaient pourtant été interpellés sur ce sujet si capital pour les habitants.es d’Île-de-France. Une première interpellation qui a eu lieu en septembre avec ce courrier, adressé au gouvernement et à la Région et signé par 80 élus.es, qui demandaient la tenue d’Assises réunissant tous les acteurs de la ligne. Ce courrier est resté lettre morte depuis.
Qu’à cela ne tienne. La situation du RER B se dégrade de jour en jour. Et même si le combat pour cette ligne dure depuis des années, l’été dernier a été un nouveau franchissement dans la dégradation de ce service public. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase en quelque sorte. « Les usagers.ères ont vécu un été absolument infernal. Les trains ne circulaient plus. On a vu des jours pendant lesquels, pendant 4 heures, les lignes se sont arrêtées, obligeant les usagers.ères à descendre sur les quais ce qui est extrêmement dangereux. Un été en dehors de toute réalité », a ainsi évoqué madame la maire.
En chiffres :
- 1 000 000 Le nombre d’usagers.ères quotidien du RER B
- 85% Le taux de ponctualité du RER B
- 2,2 milliards d’€ Le coût du CDG Express
- 23€ Le prix du billet sur le futur CDG Express
- 600 Le nombre d’incidents par an, soit 50 par mois et donc plus d’1 par jour
Face à cela, et face au silence des pouvoirs publics, « nous avons décidé de tenir cesassises pour vous permettre de vous exprimer. Vous, les associations d’usagers.ères, de riverains.es, tous ceux qui militent pour l’amélioration de la ligne B. Mais aussi les cheminots, les syndicalistes, pour expliquer leurs difficultés de travail puisque c’est aussi leur outil de travail qui est dégradé. Et les élus.es de toutes fonctions. Nous vous démontrerons que nous, nous avons des propositions pour améliorer la ligne aussi bien techniquement que financièrement », a-t-elle poursuivi.
À la tribune se sont ainsi succédé les témoignages. Et les participants.es ont mis le doigt sur tous les problèmes qui pourrissent la vie des usagers.ères : privatisation à marche forcée, manque de main d’œuvre, matériel en désuétude complète, scandale de la ligne « pour les riches » du CDG express dont les travaux bloquent le RER tous les soirs et les week-ends, inaction sur le tunnel de Châtelet qui cause un grand nombre de retards…
À la fin des Assises, tous les participants.es se sont promis de se retrouver et de continuer l’action. Une action qui, petit à petit, portera ses fruits. Pour Charlotte Blandiot-Faride, cela ne fait aucun doute : « toutes ces petites pierres qu’on construit depuis septembre et depuis des années et qui, par ricochet reviennent aux oreilles de Valérie Pécresse, de Clément Beaune, d’Elisabeth Borne, vont finir par produire des petits et mèneront, je le dis parce que c’est la première de nos batailles, à la dignité et au respect de nos habitants.es ».