Dans la cadre du projet d’aménagement du secteur Corbrion, une nouvelle voie, accessible depuis le chemin des Coches et débouchant rue de Villeparisis, sera créée.
Malgré l’abstention de l’opposition municipale, lors du conseil municipal du 11 avril 2016, la proposition de la municipalité a recueilli l’adhésion de la majorité pour rendre hommage à ce militant mitryen, arrêté par les nazis à Mitry-Mory en 1941, et mort à Auschwitz le 12 août 1942.
Arrivé dans notre ville en 1930, Pierre Colombier, ouvrier agricole devenu électricien de la Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité (ancêtre d’EDF), a déjà une guerre derrière lui.
Soldat durant la Première Guerre mondiale, il est blessé à deux reprises, en Belgique et à Verdun, notamment par une balle qui lui traverse les joues, lui endommageant la mâchoire et la langue. Cité deux fois à l’ordre de son régiment, il reçoit la Croix de guerre et la médaille militaire.
En 1941, alors conseiller municipal communiste de Mitry-Mory, il est arrêté en même temps que trois autres militants mitryens : Jean Guilbert, André Amiard et Charles Collet. Une rafle qui intervient un an après la déportation d’André Carrez et qui touchera au total 44 autres communistes de Seine-et-Marne.
D’abord enfermés au camp de Royallieu à Compiègne, ils feront partie du tristement célèbre convoi du 6 juillet 1942, dit des 45 000 en raison du numéro de matricule qu’ils reçoivent à leur arrivée au camp. Pierre Colombier porte alors le numéro 45 388.
Ce convoi de 1 173 hommes, dont 90 % étaient communistes, est un convoi politique de déportation vers Auschwitz unique en son genre. Il est le premier à partir de Compiègne vers l’Allemagne, le seul convoi de l’année 1942 et le seul convoi strictement politique avec celui des femmes résistantes de 1943, dans lequel Marie-Claude Vaillant-Couturier fût transportée. 90% des 45 000 périront à Auschwitz ou Birkenau. Parmi les Mitryens, seul Jean Guilbert reviendra vivant.
Source : Claudine Cardon-Hamet