Le gouvernement a décidé une nouvelle hausse du tarif de l’électricité depuis le 1er février. Pour la municipalité, d’autres modèles sont possibles.
Production et marché européen
Grâce à ses installations, la France produit de l’électricité à bas coût. Cependant, cette énergie est vendue sur le marché européen dans le cadre de l’ouverture à la concurrence. Or, de nombreux pays d’Europe, comme l’Allemagne, ont un coût de fabrication de l’électricité, bien plus élevé que le nôtre. Pour ne pas défavoriser les pays qui produisent l’électricité très cher, le prix de cette énergie doit s’aligner sur le prix du killowattheure (kWh) le plus élevé.
En France, il n’y a pas de concurrent à EDF qui produit de l’électricité. Ainsi, la loi ARENH (Accès réguler à l’énergie nucléaire historique) a été créée et celle-ci impose à EDF de revendre à bas coût 30% de son énergie aux concurrents, nationaux ou européens. Parfois, les 70% d’électricité restant à EDF ne suffisent pas, l’entreprise doit alors acheter le pourcentage manquant à prix fort sur le marché européen. Cette initiative a provoqué des pertes en milliards pour EDF.
Prix de l’électricité
En France, on pourrait vendre l’électricité 30% moins cher. Un tarif réglementé existe encore pour les particuliers, même s’il a déjà augmenté de 40%. Concernant les gros consommateurs comme les mairies ou les entreprises, ils dépendent du prix fixé au jour le jour, en fonction de l’offre et de la demande, par le marché européen.
Avec cette nouvelle hausse du prix de l’électricité, l’État réinstaure une taxe qui avait été supprimée lorsque le tarif de l’électricité augmentait. Le prix de l’énergie étant redevenu stable, le gouvernement fait passer le kWh de 0,001€ à 0,021€ provoquant ainsi une hausse pouvant représenter des centaines d’euros sur les factures en un an.
Les collectivités ne sont pas épargnées
La Ville n’a pas été épargnée par la hausse du prix de l’énergie et a vu sa facture augmenter de 2 millions d’euros en un an. La municipalité demande que les collectivités soient soumises à un tarif réglementé. Elle souhaite également que l’on revienne à une entreprise publique de l’énergie, que l’on sorte du marché libéral européen, pour avoir une certaine indépendance énergétique, sans empêcher les échanges avec d’autres pays. Un opérateur unique public de l’énergie permettrait également d’avoir une politique de planification, d’entretien et de sécurité.
Du côté de la RCEEM
La RCEEM, achète de l’électricité à EDF et achemine les atomes jusqu’à ses locaux, via Enedis. Par la suite, la régie communale distribue l’électricité sur Mitry-le-Neuf. « Nos marges diminuent ce qui peut engendrer plus de difficultés à entretenir le réseau, une baisse d’investissement, c’est une capacité d’autofinancement qui s’amoindrie. Ça nous oblige à nous renouveler et à chercher d’autres prestations ailleurs », explique Thierry Clemente, le directeur de la RCEEM.
La régie communale a pour seule marge de manoeuvre de réduire ses coûts de fonctionnement. Un travail entrepris depuis 4 ans pour faire des économies. Thierry Clemente conseille également aux habitants.es : « Il faut faire attention à son niveau de consommation, programmer le chauffage ou être attentif à l’isolation de son logement. Plus on a une maison saine, moins la facture sera élevée».
« Depuis le 1er février, les tarifs de l’électricité, énergie essentielle, augmentent de 8,6 % à 9,8 %. Cela représente une hausse de 44% sur 2 ans. Et ce n’est pas fini, l’État a décidé de mettre fin, en 2025, au bouclier tarifaire en rétablissant la taxe intérieure de consommation finale de l’électricité (TICFE). Ces augmentations mettent à contribution les 20 millions de ménages. Pourtant, cela ne se justifie pas au regard du coût réel de production, la marchandisation débridée dicte encore sa loi ! »
Benoît Penez, conseiller municipal délégué à l’environnement et président de la RCEEM