Concours de nouvelles du collège Erik Satie

    Concours de nouvelles du collège Erik Satie

    Les élèves de 4e du collège Erik Satie ont participé à un concours de nouvelles fantastiques. Parmi les 7 nouvelles en lice, c’est celle de Meyssa Mir et Manel Meslem, élèves de 4e5, qui a reçu les faveurs du jury. Bravo à elles et à tous les participants.es.

    Le Bois fantôme

    Il faisait déjà nuit noire dehors, et nous étions enfin arrivés à notre campement. Après un long trajet, une bonne nuit de sommeil s’imposa. Nous partîmes dans notre tente et nous nous endormîmes comme des nouveaux nés. Quelques minutes plus tard, une envie pressante me prit. Je sortis de ma tente et me dirigeai au campement en essayant de revenir sur mes pas.

    Plus je marchais, plus j’avais l’impression de me perdre dans cette forêt. Je m’enfonçais de plus en plus, c’est à peine si je pouvais distinguer les arbres du ciel. Des bruits étranges commençaient à retentir. Je m’enfonçai encore plus loin en pensant me rapprocher du campement. J’avais l’impression de tourner en rond, j’étais perdu. J’essayai de trouver une solution mais la panique m’envahit. Je marchais et d’un coup, je sentis une main m’attraper la cheville. Je
    tombai au sol, je relevai la tête et un sentiment de terreur abominable me prit. Je vis ma fille pendue à un arbre, je n’y croyais pas. Je clignai des yeux et ma fille avait disparu. J’essayais de me rassurer comme je pouvais mais cela m’était impossible. Je me relevai et je vis ma femme, mon fils et ma fille pendus chacun à un arbre différent, leurs yeux étaient blancs comme neige et leur teint était pâle comme celui des vampires. Le plus terrifiant était sans doute leurs yeux qui me fixaient comme un lion fixant sa proie.

    Je reculai et commençai à courir, je regardai derrière moi tout en courant et d’un coup, je ne sentis plus rien, mes jambes avaient arrêté de courir. Quelques minutes après, je me réveillai, je m’étais sûrement évanoui. J’étais au pied d’un arbre. Je regardai autour de moi et j’aperçus des milliers de pierres tombales ! C’était un cauchemar ! Cela ne pouvait pas être réel ! Mes yeux se posèrent sur mes mains, elles étaient remplies de sang comme celles d’une personne venant de commettre un meurtre. Je m’évanouis donc suite à ce choc.

    Je sentis une main me toucher l’épaule, je me réveillai en sursaut. L’environnement avait changé, je n’étais plus dans le cimetière de cette forêt. J’étais de retour dans ma tente. Je vis ma femme paniquée qui semblait chercher quelque chose.
    – « Que cherches-tu ?, lui dis-je.
    – Nos cordes ont disparu ! » s’exclama-t-elle.
    Je sortis de la tente. Tout cela me semblait être un cauchemar. J’avançai et je vis les cordes remplies de sang à l’endroit même où j’avais cru voir ma famille pendue la veille. L’angoisse se faisait de plus en plus présente. Je ramenai les cordes au campement.
    – « J’ai trouvé les cordes ! Mais…Des traces de sang sont dessus, dis-je.
    – Mais ? Harry, aucune trace de sang n’est présente. » dit ma femme.
    Je regardai les cordes et, plus aucune trace de sang. C’est impossible ! Je n’ai pas pu halluciner une seconde fois.
    – « Nous devrions rentrer. », dis-je d’un ton perturbé.
    Nous nous sommes préparés et avons quitté ce terrible endroit.

    Quelques jours plus tard, j’ai remarqué quelque chose d’étrange dans le comportement de ma famille. C’était comme s’ils étaient déconnectés de la réalité. Le journal était arrivé, je le pris et je me suis assis sur mon fauteuil. Dès que j’ai commencé à le lire mon sang s’est glacé.

    « À la Une ! Une famille retrouvée pendue près d’un ancien cimetière dans le bois du fantôme, des rumeurs parlant de cette forêt comme maudite, à cause de son cimetière renfermant les tombes de milliers de personnes assassinées lors de la Révolution Française. »

    Je fis tomber le journal au sol, et je courus dans ma chambre. Ce qui me paraissait un cauchemar venait de prendre vie. Je vis ma femme et mes enfants assis sur le lit en fixant le vide. Mais le plus choquant était leurs yeux blancs comme ceux des morts. À leurs pieds trois cordes qui semblaient avoir été arrachées.

    Je m’évanouis, et à mon réveil, plus personne n’était là. Je descendis et je vis ma femme dans la cuisine préparant le repas et mes enfants jouant avec leurs jouets.
    – « Oh, papa ! Tu t’es enfin réveillé !,dit mon fils.
    – Je dors depuis si longtemps ?, dis-je.
    – Cela fait bientôt un mois que tu es endormi dans notre chambre, mon cher Harry. » dit ma femme.

    J’ignore pourquoi, mais je savais que tout ça était un mensonge…