La salle Jean Vilar était pleine, dimanche 28 novembre, pour écouter les paroles de Yazdan, 21 ans, et Farah, 23 ans.
Étudiantes à Kaboul, la première en Littérature française, la seconde en études de genres, toutes deux ont dû fuir leur pays dès août et la prise de pouvoir par les Talibans.
« Je n’avais jamais imaginé venir en France dans des conditions aussi terribles. Nous avons passé 3 jours et 3 nuits dans la rue avant d’accéder à l’aéroport. Des gens étaient battus, d’autres blessés », rapporte Yazdan.
Les jeunes femmes ont tout laissé derrière elles et vivent dans la peur pour leurs parents et amis encore au pays. Étudiantes, ayant pris position en faveur des droits des femmes et des libertés, elles étaient de facto menacées et sans avenir.
« Aujourd’hui, les femmes afghanes ne peuvent plus étudier, travailler, ni sortir de chez elles seules sans être accompagnées de leurs pères ou frères », explique Yazdan.
« Le pouvoir que nous avons, c’est de relayer les voix de ces femmes, d’en parler, et c’est une forme d’action politique à côté de ce qui peut être une solidarité plus concrète, alimentaire ou autre », souligne le maire, Charlotte Blandiot-Faride, membre du Collectif 77 de soutien aux femmes afghanes.
Composé à l’origine de femmes de Mitry-Mory, Villeparisis et Compans, le collectif entend sensibiliser localement et aider à son échelle.
Pour ce premier événement, le collectif a pu compter sur le soutien de l’actrice Sophie De La Rochefoucauld, une marraine engagée de longue date dans ce combat, ainsi que sur celui des députés Marie-George Buffet et Clémentine Autain.
Quant à Yazdan et Farah, elles espèrent que le nouveau régime taliban ne sera jamais reconnu à l’international.